Comprendre et anticiper les risques naturels : les travaux de recherche de Pierre Pouzet au LabISEN.

Pierre Pouzet est enseignant-chercheur en environnement au LabISEN, laboratoire de recherche de l’ISEN Ouest.

Avant d’arriver à l’ISEN Ouest en juillet 2022, il a suivi un parcours centré sur la thématique des évènements climatiques extrêmes. Titulaire d’un Master en cartographie des espaces à risques de Nantes Université, il a poursuivi avec un doctorat au LETG (Unité mixte de recherche : Littoral – Environnement – Télédétection – Géomatique), axé sur l’étude des tempêtes et submersions marines sur les côtes atlantiques françaises. Une expérience de terrain au Maroc lui a permis de développer des collaborations fructueuses sur les écosystèmes des lagunes marocaines. Après un post-doctorat consacré à l’impact du changement climatique sur les tempêtes et plusieurs contrats de recherche en archéologie environnementale, il a rejoint l’ISEN et intégré l’équipe de recherche KLaIM (Knowledge Learning and Information Modelling).

Passionné par ses thématiques de recherche, il a pu y intégrer l’aspect numérique grâce aux collaborations avec d’autres enseignants chercheurs de son équipe.

En seulement 2 ans à l’ISEN, Pierre a eu l’occasion de développer de nombreux projets de recherche dont deux dépôts d’ANR.

Un projet de thèse sur l’adaptation des populations aux risques littoraux.

Le premier projet de recherche développé à son arrivée avec Cédric Buron, enseignant-chercheur en informatique de l’équipe KLaIM, porte sur l’adaptation des sociétés aux risques littoraux.

Ce projet vise à modéliser le déplacement des populations en cas de submersion marine. L’objectif est de comprendre comment les populations réagissent face à ces risques, afin de créer des scénarios pour améliorer la gestion du trafic routier lors des évacuations et mieux aider les services de secours en situation de crise.

Basé sur des systèmes d’information géographique (SIG) et des systèmes multi-agents (SMA), le projet intègre également des collaborations avec des psychologues pour analyser les profils d’adaptation et les typologies de comportement. Les zones géographiques ciblées incluent L’Aiguillon-la-Presqu’Île et Batz-sur-Mer.

Une demande de financement a été déposée et acceptée, avec une bourse partagée à 50% par la Région Pays de la Loire et 50% par le LabISEN.

Léia Savary, doctorante arrivée en 2023, développe sa thèse sur ce sujet sous la co-direction de Nantes Université et du LabISEN par l’intermédiaire de Pierre et Cédric Buron. Léia vient de présenter ses travaux à la conférence Euro-Mediterranean Conference for Environmental Integration (EMCEI-2024) de Marrakech.

 


Submersion marine observée durant la tempête Xynthia dans le sud Vendée en 2010 (archives Ouest France / Philippe Chérel)

 

Un projet ANR déposé sur l’histoire des tempêtes et des submersions

En 2024, une demande de financement auprès de l’Agence Nationale de la Recherche a été déposée par Pierre et plusieurs membres du LabISEN, Mohamed Adjou, Laurent Etienne et Emmanuelle Athimon, en collaboration avec Mohamed Maanan du LETG, et Olivier Planchon de l’Université de Bourgogne Franche-Comté, dans le cadre du programme « Jeune Chercheur, Jeune Chercheuse » (JCJC). Ce projet ambitieux explore l’histoire des tempêtes et des submersions côtières.

L’objectif principal est de créer une base de données spatialisée à partir d’archives historiques et géophysiques pour détecter les impacts des tempêtes passées. En matérialisant les trajectoires de ces tempêtes, l’équipe cherche à comprendre leurs variations latitudinales et les facteurs influençant ces phénomènes climatiques.

Le projet utilise des techniques avancées de modélisation de trajectoires, partant de modèles météorologiques récents pour extrapoler les données sur le dernier millénaire. En combinant des données spatialisées et des masses de données météorologiques, le projet s’inscrit dans une approche de recherche fondamentale de l’équipe KLaIM.

Si le projet est validé par l’ANR, l’équipe bénéficiera d’un budget de 350 000 euros, permettant le financement d’une thèse et de deux ingénieurs de recherche. La décision de l’ANR est attendue cet été. Ce projet pourrait grandement améliorer notre compréhension des tempêtes et des submersions, et aider à mieux prévoir et gérer ces risques à l’avenir.


Impacts tempétueux historiques et hypothèses de trajectoires associées, carte issue de Maanan, Athimon et Pouzet, BAGF, 2022.

 

Collaboration sur un projet ANR en Bretagne

En tant que collaborateur, Pierre participe à un autre projet de financement ANR porté par A. Creach de l’UBO (Université de Bretagne Occidentale).

Ce projet explore également l’adaptation des sociétés aux risques littoraux, mais sur le temps long en Bretagne, en analysant les récits et mythes bretons autour des submersions pour vérifier leur réalité et leur impact environnemental. L’objectif final est de comprendre comment les sociétés se sont adaptées aux changements climatiques au fil des siècles. Son rôle, en tant que géographe, se concentre sur l’analyse des données spatialisées à l’aide des systèmes d’information géographique.

Ce projet a également passé la première étape de sélection de l’ANR, avec une réponse attendue cet été

Autres publications autour des risques naturels

En parallèle de ses projets ANR et d’encadrement de thèse, Pierre a également réalisé plusieurs publications qui s’ouvrent à des thématiques plus larges :

  • Océanographie – étude avec le BRGM (D. Idier), Bureau de Recherches Géologiques et Minières (co-porteur) :
    Cette étude se concentre sur l’analyse des données océaniques et météorologiques pour comprendre l’impact des phénomènes maritimes, comme les houles et les marées, sur l’environnement des tempêtes, notamment leur effet sur les marais et lacs côtiers.
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  • Climat – étude avec Université de Bourgogne Franche-Comté, l’Association des cinémas indépendants de Bourgogne Franche Comté et l’Université Lyon 2 (collaboration) :
    Cette étude explore la représentation de l’environnement et du climat, et plus globalement de la science dans les films, notamment les films catastrophe. Ce travail vise à rapprocher les sciences et les arts.
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  • Écosystèmes camarguais – Étude avec l’Université d’Angers et d’Helsinki (collaboration) :
    Cette recherche dirigée par A. Davranche examine l’impact de facteurs naturels (topographie, niveau marin, distribution de sédiments, etc.) sur la spatialisation des habitats d’herbiers marins des étangs de Camargue.
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Photographie de tempête arrivant sur Nantes au coucher du soleil

Photographie de foudre prise lors d’un orage ayant frappé le sud de la Vendée

 

Pour aller plus loin :

  • Sur les travaux menés par l’équipe KLaIM du LabISEN : https://isen-nantes.fr/labisen/equipes-de-recherche/equipe-klaim/
  • Sur l’ensemble des travaux de Pierre : https://www.pouzet-environnement.com/home